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Ils appellent cela de la civilisation ! C'est de la barbarie retournée.
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Résumé rapide de l'article,
disponible ici
Louis-Joseph Janvier est né à Port-au-Prince le 7 mai
1855. Il est mort à Paris, dans la gêne, le 24 mars 1911.
Sa biographie, comme son œuvre, montrent une série de paradoxes
dont lui-même semble n’avoir pu dépasser les contradictions.
Issu d’une famille protestante du Morne-à-Tuf, il revendique
un ancrage viscéral à Haïti : son grand-père
fut proche de Pétion, son père, de Soulouque et de Geffrard.
Il écrit même dans Les Antinationaux : «
mon aïeule du côté paternel
a du sang indien dans les veines ». Mais en même
temps, son œuvre rend compte d’une distance critique à
l’égard de la conduite des affaires et de la forme même
de la société haïtienne. Ainsi, lui-même passa
la majeure partie de sa vie à l’étranger. Il quitte
Haïti en 1877, et mène à Paris des études
de médecine, puis de sciences politiques (en économie,
administration et diplomatie) et de droit. Membre de la société
d’anthropologie de Paris en 1882, il publie successivement, après
sa thèse de médecine consacrée à la tuberculose,
des ouvrages de sciences politiques, des romans, des programmes politiques
: La république d’Haïti et ses visiteurs
(1883), Haïti aux Haïtiens, L’Egalité
des races, Le Vieux Piquet, Les Antinationaux, actes
et principes (1884), Les Affaires d’Haïti (1883-1884)
(1885), Les Constitutions d’Haïti (1886), Une
Chercheuse (1888), Du Gouvernement civil en Haïti
(1905).
L’œuvre de Janvier est sans doute aussi à l’image
de ces paradoxes et de ces chevauchements idéologiques, et du
premier d’entre eux, l’évocation d’Haïti
depuis le lointain, c’est-à-dire à partir du discours
de l’autre. Mon projet est de montrer comment cette œuvre,
sous estimée, mérite une approche plus fine que celle
dont elle a été l’objet, en raison notamment de
sa critique assez radicale des partis pris colonialistes et impérialistes
des penseurs et des écrivains français, qu’il fréquentait
cependant.
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